34: Navarrenx à Aroue

Encore quelques canards pour la bonne bouche

DIDIER HEUMANN, MILENA DELLA PIAZZA, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-navarrenx-a-aroue-par-le-gr65-31159889

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en France. VI. De Cahors à St Jean-Pied-de-Port (Via Podiensis) par le GR65

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

 

Aujourd’hui, nous quittons assez rapidement le Béarn pour le Pays Basque, direction St Jean-Pied-de-Port, le terme de la Via Podiensis.  Le Pays Basque qui s’étend au sud de l’Adour inclut trois grandes régions : le Labour vers la côte autour de Bayonne, Biarritz et Hendye; la Soule, près des montagnes pyrénéennes; enfin la Basse Navarre, au centre de la région, là où le parcours nous emmène.  Nous allons aujourd’hui découvrir une autre rivière du pays, le Saison.

Comme en Béarn, le climat est doux et tempéré, avec une grande pluviométrie au printemps, mais avec des étés et des hivers sympathiques.  La pluviométrie engendre un paysage verdoyant tout au cours de l’année. Vous allez souvent traverser des paysages presque vierges, des vallons calmes, au milieu des pâturages et des forêts, dans un pays, où plus on avance vers les montagnes pyrénéennes, le mouton prend le dessus sur les Blondes d’Aquitaine. Les Basques, peuple fier, ont traversé les siècles, le front haut et indépendant. Après s’être réfugiés dans les montagnes à l’époque romaine, au départ de ces derniers, ils investirent le pays, luttant pour leur autonomie. Au Moyen- Âge, ils disposent même d’une autonomie politique et administrative. C’est la grande époque du Royaume de Navarre. Mais avant la révolution, on va leur supprimer les privilèges, quand le roi de France et de Navarre devient le roi de tous les français. En 1792, on les rattache brutalement au Béarn voisin, en créant le département des Pyrénées Atlantiques. C’est de cette époque que va s’affirmer encore plus le sentiment d’autonomie, le combat pour la langue basque et une forte expansion d’un nationalisme basque. Et ceci, des deux côtés de la frontière, française et espagnole. La suite de l’histoire est bien connue. Si c’est surtout en Espagne avec la lutte ouverte et les mouvements extrémistes (ETA et autres), les Français ont toujours applaudi des deux mains à ces mouvements de libération, même s’ils ont peu participé activement. Lorsque vous voyagerez dans cette région, interrogez les gens. Une grande majorité réclame en langue sourde l’autonomie, comme le font les corses.

Il faut le dire, à partir de Navarrenx, les possibilités de logement sont plus rares. Les étapes sont donc très conditionnées par le fait de trouver un logement. Il y a quelques possibilités près d’Aroue, mais plus loin, il faut marcher des kilomètres pour trouver de quoi passer la nuit. Aussi l‘étape du jour est très courte, mais il n’est guère autre possibilité pour un marcheur raisonnable. 

Difficulté du parcours : Les dénivelés du jour (+270 mètres/-266 mètres) sont très faibles. Après une courte montée sans difficulté, sur Castetnau-Camblong, le parcours se promène dans des vallonnements, d’une colline à l’autre, d’un ruisseau à l’autre, surtout en en sous-bois. Seule une montée un peu plus prononcée (mais si peu) conduit au sommet de la crête de Lacorne. Le parcours descend alors dans la plaine de Lichos où coule le Saison. C’est ici que fleurissent les maïs et les éternels élevages de canards. Plus loin, le parcours remonte alors constamment sur la crête pour redescendre sur le Château de Joantho et Aroue.

Aujourd’hui, c’est un peu plus sur le goudron que sur les chemins, une proportion assez constante sur le Chemin de Compostelle :

  • Goudron : 11.5 km
  • Chemins : 8.5 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur la Via Podiensis. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Dans la périphérie de Navarrenx avant les sous-bois.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté, si ce n’est une petite montée vers Castenau-Camblong.

Le GR65 quitte le bourg de Navarrenx sous les arcades de la grande et magnifique place des Casernes.
Il longe en descendant les remparts pour traverser le Gave d’Oléron.
Autrefois, on voyait passer ici les barques chargées de bois qui descendaient à Bayonne pour fabriquer les navires. Fini tout cela ! Il n’y a plus que de l’élevage et du maïs dans la région. Autrefois, sous les remparts, il y avait un hôpital et une chapelle pour l’accueil des pèlerins. Les jacquets traversaient en barque la rivière. A leurs risques et périls. Fini aussi tout cela ! Les pèlerins d’aujourd’hui empruntent, au milieu des voitures, le grand et magnifique pont de pierre du XIIIème siècle.

De l’autre côté du pont, le GR65 emprunte la départementale qui va vers Castetnau-Camblong. Il croise une très belle fontaine au bord de la route. On ne peut boire de son eau. Qu’importe ! Le pèlerin a bu à satiété avant de repartir.

La route arrive alors rapidement dans les faubourgs de Castetnau-Camblong Gare. Vous rêvez bien évidemment, il n’y a plus de train ici. Ce n’est en fait que la zone commerciale de Navarrenx.
Voici la zone industrielle et commerciale, ces poux de la civilisation moderne. Même les petites villas n’ajoutent rien à la banalité et au manque d’humanité de ces endroits.
Plus loin, une petite chapelle jouxte un rond-point à la sortie de la ville.
La route rejoint assez vit le bas du village de Castetnau-Comblong dans les tournesols et les maïs, près d’une fontaine d’eau non potable.
Le village principal est au-dessus et une petite route monte entre le sous-bois et de belles maisons de pierre taillée.
Il en est presque toujours ainsi. Dès que la possibilité s’offre de quitter la route, le Chemin de Compostelle s’y engouffre. Ici c’est un petit raccourci pentu dans le sous-bois.
Plus haut, le sentier débouche au-dessus à l’entrée du village proprement dit.
C’est un carrefour de routes avec de nombreuses directions.
C’est un village propret et tranquille autour de sa petite église, reconstruite récemment, dont le clocher carré sert de porche.
Le GR65 sort du village sur la route. Il n’y a pas de vraie campagne. C’est plutôt une région de petites villas.
Les gens sont toujours en quête d’identité pour arriver à qualifier de hameaux ou de villages une poignée de maisons au bord de la route. Une grande harmonie naît de la dernière maison rencontrée juste avant la forêt.
La route goudronnée s’achève à Débantès.
Plus loin, après les inévitables champs de maïs, le chemin va pénétrer dans la forêt de Castetnau-Camblong et y rester longtemps. Vous aurez tout loisir de goûter au charme des vallonnements, d’une colline à l’autre, d’un ruisseau à l’autre.
C’est un large chemin de terre qui passe à l’ombre des chênes, des châtaigniers et des frênes.
Au départ, la forêt n’est pas compacte et le maïs profite encore de la largesse des nombreux ruisseaux qui coulent par ici.

Section 2 : Une longue traversée des bois et des petits ruisseaux.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Le chemin suit le bord de la forêt et ici les maïs disparaissent peu à peu.
Le chemin de terre est large, agréable, en pente douce, jusqu’à atteindre le gros ruisseau de Lausset, si plat qu’il avance en dessinant de nombreux méandres dans les herbes folles.
Après le passage du ruisseau, le chemin alterne entre le sous-bois sombre et les maïs au bord du chemin.
Le sol est presque de la terre glaise qui est boueuse en temps de pluie. Les chênes dominent nettement les érables, les châtaigniers, les frênes, les rejets de hêtres et la charmille.
Peu après, le chemin arrive à une bifurcation près du ruisselet improbable de Lannebielle. Ces vallons ont une grande profusion d’eau, de rus consommés parfois à l’irrigation des cultures, des maïs en particulier. Ces vallons ont une grande profusion d’eau, de rus consommés parfois à l’irrigation des cultures, des maïs en particulier. De nombreux chemins courent dans le bois, empruntés surtout par les chasseurs en automne.
En voulez-vous une preuve. On annonce la présence d’une palombière, et si vous passez ici en automne, vous serez sortis de votre réveil par les coups de fusil. C’est gentil d’annoncer les chasseurs, mais est-ce vraiment rassurant de passer par ici ? Le chemin monte alors en pente plus prononcée vers les palombières, mais vous ne les verrez pas.
De la butte, le chemin redescend alors un peu dans les chênes et les broussailles.
Au fond du vallon, dans un décor assez bucolique, au milieu des abeilles, coule dans le vallon l’Harcellane, un ruisseau que vous ne verrez guère.

Puis le GR65 change de décor et trouve une petite route goudronnée.
Alors ici vous êtes parti pour une petite balade sur la route entre clairières et sous-bois pour deux bons kilomètres. Vous rencontrerez en automne des véhicules tapis au coin des bois. Ce ne sont doute pas des ramasseurs de champignons ou des promeneurs de chiens. Ce sont des chasseurs de palombes.
Au bout de la route goudronnée, le GR65 passe au lieudit Cabernet de Navarre, à près de 3 kilomètres de Lacorne. Vous n’êtes pas encore sorti des bois.
Un nouveau vallonnement se pointe devant vous et le chemin vous invite rapidement à reprendre de l’altitude, mais la pente est douce, sous les haies de chênes, de frênes, de fougères et d’herbes folles.
Le chemin de terre débouche alors dans des clairières plus étendues, où les belles Blanches d’Aquitaine prennent le frais à l’ombre des grands chênes.
Pendant près d’un kilomètre, le chemin va onduler en douceur sur la pente du vallon où coule en contre-bas l’insaisissable Harcellane. Il gambade dans les prairies, avec ci et là de très rares cultures. Là-haut sur la colline, vous apercevez Lacorne où vous passerez tout à l’heure.
Au sommet de la colline, le chemin retourne en sous-bois.
Un banc vous attend mais la montée ici n’a pas été trop rude.

Section 3 : En passant par le ravitaillement de Lacorne.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté, sauf dans la montée vers Lacorne.

Le chemin redescend alors de la colline, s’enfonce de plus en plus dans une exubérance de chlorophylle, dans une nature de plus en plus sauvage. La forêt, la vraie forêt, est magnifique par ici. Il n’y a pas que des chênes, on rencontre aussi des châtaigniers, des hêtres et des érables. Parfois, des sureaux ou des sorbiers bordent le sentier. Les rayons du soleil répandent à peine leur lumière à travers les branches obscures.
Dans l’obscurité d’une forêt plus dense, les grands chênes font le vide autour d’eux, oublient les arbrisseaux qu’ils furent un jour et le temps qu’ils ont mis à étouffer les autres espèces. Les chênes sont de beaux arbres, mais des scélérats. On retrouve des voitures sur le chemin, des chasseurs de palombes vraisemblablement.
Un peu plus loin, le GR65 retrouve le long des haies les cultures, le maïs en particulier. Malgré la présence de nombreux petits ruisseaux, le sol peut être particulièrement sec, parfois craquelé. Le sentier est balisé dans les fougères, parfois quelques rares genêts ou de la bruyère. Le chemin est des plus agréables ici et la campagne reposante à souhait.
Progressivement, le chemin se rapproche du ruisseau de Gassou. Entre herbes hautes et feuillages, le chemin vous emmène dans une nature où le temps semble s’être arrêté, dans un labyrinthe de dégradés de vert où la terre et le silence ne font qu‘un.
Lorsque vous arrivez au bord du ruisseau de Gassou, il est fort probable que vous emporterez un peu de la boue du pays basque sous vos semelles, même si vous n’y verrez pas d’eau couler dans le ruisseau.
Mais vous n’en serez pas l’unique bénéficiaire. Les maïs aiment aussi se tremper les pieds dans l’eau.

Le chemin sort bientôt de la grande et belle forêt de Castetnau-Camblong. A l’orée du bois, vous ne serez guère surpris de voir qu’ici on adore les palombes.

Mais voici que le chemin monte maintenant un peu plus le long des haies de feuillus.
Là-haut, vous voyez Lacorne sur la butte, au-dessus des prairies et des champs de maïs.

Alors, c’est inévitable, en période de grande affluence, les groupes de pèlerins se resserrent. Vous aurez souvent le sentiment de voyager en solitaire quand le chemin se promène à plat dans les sous-bois. Mettez-y un peu de pente, et tout change. Les rapides rattrapent les lents et tout ce gentil petit monde se retrouve uni au sommet de la crête.

C’est au sommet de la montée que la pente se fait un peu plus sévère. Mais si peu de temps.
Et parfois, lorsque l’effort a été un peu plus sévère, la récompense arrive sous la forme d’une pause méritée et réconfortante. Deux buvettes proposent leurs services aux pèlerins de passage. A Lacome, tout y est, le charme et le cadre, pour vous inviter à faire halte.
Même les ânes semblent apprécier la pause.
Et pourtant, toute bonne chose ayant une fin, il faut bien redescendre de la crête sur le goudron.
Une bande d’herbe longe la route, mais il n’y a aucune circulation par ici. Et toujours ces champs de maïs qui ne vous lâcheront jamais.
Plus bas, le pays s’ouvre encore plus, avec parfois des vaches dans les prairies.
Plus loin, la pente augmente et la route passe un moment en sous-bois.
Mais vous retrouverez rapidement la pleine campagne. Mais si votre œil est lassé du maïs, concentrez-vous sur les champs de soja ou les plantations de betteraves, tout un monde presque aussi attrayant. On en vient à regretter le blé et les tournesols du Gers. La France est avant tout une immense campagne.
Au fond du vallon, la route traverse la petite rivière de l’Apeure. Rivière ? Disons ruisseau, près d’une place de pique-nique aménagée sous les grands chênes.
Peu après, la route s’en va dans la plaine au milieu du maïs et du soja. Encore et toujours.

Section 4 : En passant par le Saison, pour pêcher la truite.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Peu après, la route traverse un joli petit bois très aéré.
On a même planté des platanes ici au milieu des chênes et des frênes.
A la sortie du bois, on voit pointer l’église de Charre derrière les maïs. Le chemin de Compostelle va bientôt retrouver les canards.
Le GR65 arrive bientôt à Cherbeys, petit village de paysans, presque au bord du Saison. Mais il n’y a pas de pont ici pour traverser la rivière.
Alors le GR65 doit faire un petit crochet jusqu’au village de Charre.
Mais il ne va pas jusqu’au village. Peu avant, il bifurque vers la rivière, en passant sous un tunnel pour éviter la départementale.

Jadis, il y avait ici une demeure appartenant à la secte des 12 tribus. En France, la communauté s’était installée depuis 1983 à Sus, au Château Laroque, à deux pas de Navarrenx. La communauté entendait mener une vie entièrement conforme à la Bible et vivre comme les chrétiens primitifs. Une centaine d’adeptes vivaient dans la région, dont de nombreux enfants. Cette secte a moult fois défrayé la chronique, à cause des châtiments infligés aux enfants. La secte était connue pour offrir le gîte et le couvert aux pèlerins désorientés. Aux dernières nouvelles, elle serait sur le départ, face aux difficultés à poursuivre en France leur mode de vie en accord avec leurs croyances.  

Ici le GR65 retourne vers Cherbeys, dans les maïs, à côté de la départementale D244, d’abord sur un large chemin, puis sur un sentier d’herbe étroit au bord de la départementale.
Plus loin, au bout de la longue rectiligne, le chemin va traverser le Saison, l’affluent principal du Gave d’Oléron. Le Saison, où il fait bon pêcher à la mouche les truites zébrées ou le saumon, fait partie de ces rivières des Pyrénées qui peuvent être terrifiantes quand les crues balayent tout sur le passage, charriant les troncs déchiquetés des arbres. Aujourd’hui, tout est calme et sérénité. Les eaux dessinent des arabesques. C’est une magnifique rivière où les bleus et les verts s’entraînent, se confondent.
Le GR65 gagne alors la large et vaste plaine arrosée par le Saison. Ici pousse le maïs et fleurissent les élevages de canards. Dans un horizon qui se fait de plus en plus proche se dessinent les montagnes pyrénéennes, si attendues par les pèlerins de Compostelle.
Peu après, le GR65 quitte la plaine pour monter très légèrement vers Lichos, sur la colline.
A l’écart du chemin se dresse une petite église à l’architecture curieuse. L’église a subi les ravages des protestants avant d’être remaniée au cours du temps. Ici il n’y a pas d’eau pour arroser les gosiers.
Le GR65 traverse un village assez étendu, sans vrai centre.
La jolie petite rivière du Bordaas sautille ici sur les pierres.
Près du pont sur la rivière, un élevage de chevaux donne une note de couleur, de fraîcheur et de quiétude. C’est aussi un lieu de réhabilitation pour les enfants.
On peut se loger dans le village, mais il faut bien ouvrir les yeux pour dénicher les logements. Comme le village est dispersé, une route conduit à la sortie du village près de ce qui a dû être il y a bien longtemps une école communale, et qui est maintenant la mairie.
Peu après, le GR65 quitte le village étendu de Lichos. Il traverse une longue plaine cultivée où poussent le soja, le maïs et même le colza. Il y a aussi parfois quelques arbres fruitiers.
La route passe alors près de grands élevages de canards.

Si on trouve un couvoir dans la région, en périphérie du village, c’est aussi que les usines d’élevage et de gavage ne manquent pas. Vous pourriez fermer les yeux que vous les dénicheriez tout de même. Ce ne sont pas les cancanements intempestifs des volatiles qui attireront votre attention. D’ailleurs, des canards en liberté dans les prés, nous n’en avons pas rencontrés ici. Votre oreille est alertée rapidement par le ronronnement sourd et sinistre des pâles des ventilateurs et des moteurs propres à extraire l’air vicié des salles de gavage. Le chemin tourne légèrement et devant vous s’étale alors la panoplie complète du dispositif. Il y a d’abord ces horribles tunnels peints en vert, pour faire plus nature. Les écologistes n’hésitent pas à assimiler ces tunnels de gavage à de véritables camps de concentration et d’extermination totale pour volatiles. Les silos à grain n’apportent guère une note d’harmonie dans ces lieux, bardés de panneaux d’interdiction de passage et d’entrée.

Nous nous excusons pour nos coups de gueule, mais les organisateurs des chemins auraient eu une riche idée en détournant le chemin de ces lieux si peu accueillants. Tout le monde sait bien qu’il faut tuer les animaux pour les manger, mais le chemin ne passe jamais devant les abattoirs de gros bétail. Alors pourquoi faire une exception pour les canards ?

Section 5 : Par monts et par vaux jusqu’à Aroue.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : quelques pentes plus prononcées en montée comme en descente.

La route s’éternise alors dans la plaine au milieu des cultures.
Puis la pente se fait plus pressante sur le flanc de la colline.
A mi-pente, voici à nouveau une ferme. Par bonheur, les portes restent closes. Impossible de savoir si les canards sont confinés ou non dans leurs cages individuelles, à recevoir leur lot impensable de maïs à travers le tube qu’un système mécanique enfile dans le gosier, deux fois par jour. Rares doivent être les éleveurs qui prennent encore les volatiles sur leurs genoux, comme on prend les petits enfants, et caressent l’œsophage pour masser le bol alimentaire. On dit que les canards ne souffrent pas. Soit, c’est vrai. Mais à force de croiser ces mouroirs sur le chemin, on en prend une sévère indigestion. Ainsi va la vie des canards.

Plus haut, la pente se fait toujours plus rude, entre 10% et 15% pour gagner le lieudit La Place des Basques.

Ici on vous fait un plan détaillé des possibilités de logements dans la région. On peut rejoindre le Gîte Bellevue à travers la forêt, ou alors suivre le GR65 sur la route jusqu’à Aroue. Si vous allez sur Bellevue, vous pouvez aussi rejoindre le GR65 près de la ferme de Bohoteguia. Si vous n’avez pas réservé votre gîte pour la journée, c’est le dernier moment pour le faire. On quitte ici le Béarn pour le Pays Basque.
La route redescend de la Place des Basques, dans la campagne verdoyante et les maïs, où se dessinent au loin les collines du pays basque. La pente est douce dans un pays très peu peuplé.
Sur la route, au hameau de Sakhaneta, on croise une belle demeure de pierre sous les grands chênes. Ne dira-t’on jamais assez le charme et la sérénité qui émanant de ces maisons faites de moellons de pierre ?
Le GR65 descend encore un peu sur le goudron jusqu’à croiser un autre logement possible dans cette région dépeuplée.
Sitôt après, le GR65 quitte la route pour descendre dans un chemin forestier dans le sous-bois. Au départ, la pente n’est pas raide.
Puis la pente devient soutenue, à près de 15%, sous les chênes, les châtaigniers, les frênes et les rejets de charmes.
Le passage en chemin n’est pas très long, et le GR65 rejoint à nouveau la petite départementale D11.
Une bande herbeuse longe la route qui rejoint rapidement la petite plaine en-dessous.

Encore une petite merveille de maison de pierre, dont on ne saurait dire si elle est occupée ou désertée.

La ferme de Bohoteguia est une grande ferme, au bord de la route. C’est un peu le cœur d’Aroue. De nombreux pèlerins y passent la nuit. Les autres vont au gîte Bellevue ou au gîte communal d’Aroue. C’est aussi ici que vous arriverez si vous avez passé la nuit au gîte Bellevue.
Le GR65 continue après Bohoteguia sur la route, croise le ruisseau de Lafaure. C’est un ruisseau qui court avec de nombreux affluents dans la région.
Très rapidement, la route arrive au Château de Johanto. Enfin, château ! Cela ressemble plus à une grande ferme sise à côté d’une maison seigneuriale.

C’est le carrefour de toute cette région, car le GR65 ne va pas à Aroue. Il part directement à gauche du château. Dans les gîtes, on vous conseillera aussi de prendre la variante qui part du village.

Aroue est à deux pas, devant vous. Depuis 1973, le village d’Aroue est regroupé avec les villages de Ithorots et Olhaïby, formant une seule commune, dont la mairie est à Aroue. Ce sont de petits villages.
Il n’y a guère de raison d’aller à Aroue, à moins que vous n’alliez pour y loger au gîte communal ou jeter un coup d’œil au magnifique château, siège d’un conseil de développement et de formation qui trône sur une petite colline à la sortie du village. Il y avait autrefois une pizzeria dans le village. Sans doute fermée à jamais. Mais qui sait ? Il y a toutefois une petite épicerie, avec des horaires difficiles, mais vous trouvez la même chose à la Ferme de Bohoteguia ou à Bellevue.

Comme les possibilités de logement restreintes ici, mais également sur l’étape suivante, certains pèlerins gagnaient jadis une des variantes du GR65 pour aller loger au Gîte de l’Escargot-bar à Uhart-Mixe. Cela permettait de gagner une étape vers St Jean-Pied-de-Port. Mais c’était tout de même une quinzaine de kilomètres pour y aller. A l’heure actuelle, oubliez cette possibilité, le gîte semble définitivement fermé.

Logements

 


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Etape suivante : Etape 35a: De Aroue à Ostabat
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