32: Pomps à Maslacq

En passant par le Gave de Pau

 

DIDIER HEUMANN, MILENA DELLA PIAZZA, ANDREAS PAPASAVVAS

 

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en France. VI. De Cahors à St Jean-Pied-de-Port (Via Podiensis) par le GR65

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Aujourd’hui, nous nous avançons en peu plus dans le Béarn. Le maïs est encore la culture dominante, mais les prairies se font plus nombreuses. Nous sommes dans le pays des deux plus grands gaves, les rivières, telles qu’on les nomme dans les Pyrénées: aujourd’hui le Gave de Pau , demain le Gave d’Oléron. Ce ne sont plus ici ces torrents encaissés qui bondissent sur les lits de pierre dans les Pyrénées. Les fleuves ont grossi, se sont assagis et traversent de vastes plaines fertiles.

 

Le parcours aujourd’hui descend un peu plus vers le sud. C’est notre deuxième parcours en Béarn, dans le découpage que nous avons choisi.

Difficulté du parcours : Les dénivelés du jour (+167 mètres/-233 mètres) parlent pour une étape facile. Mais ce n’est pas tout plat. Il y a deux belles bosses pour monter à Castillon et à l’église de Caubin, mais ce n’est pas long. Il y a aussi deux descentes casse-pattes, une pour redescendre dans la plaine depuis Castillon, l’autre qui mène à Argagnon, dans la plaine du Gave de Pau.

 

Voilà encore une journée sur le goudron! :

  • Goudron : 14.9 km
  • Chemins : 4.3 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur la Via Podiensis. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Des maïs, encore des maïs.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté, si ce n’est la montée vers Castillon.

Le GR65 quitte les lotissements récents de Pomps. Ici même la croix a presque le même âge.

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Un petit filet d’eau court par ici, peut-être généreux pour les maïs alentour.
Du goudron et du maïs, voilà le beau programme qu’on vous offre ici.

Chemin faisant, deux fermes devant vous. Votre œil avisé détectera aisément la différence.

Des maïs, encore des maïs, de rares prairies parfois aussi. On s’était dit plus avant que le Béarn fût surtout fait de prairies où gambade le bétail. Mais on marchait dans les collines. Ici c’est la plaine sévère, un endroit de rêve pour le maïs.

Puis la traversée de la départementale D945 pour apporter un peu de rêverie, non ?
Las de filer sur le goudron, le GR65 retrouve un chemin de terre et d’herbe qui va se faufiler entre les hautes haies de maïs. Encore et toujours. Et pourtant, on n’a pas croisé un seul canard de la journée. Les éleveurs ont dû les éloigner des yeux des pèlerins. Le Béarn n’est pas connu pour ses élevages de canards. A moins qu’ici le maïs ne serve à nourrir le gros bétail. Qui sait ?
Le long de ces hautes haies, de rares chênes, de toutes les variétés, ou même parfois des charmes, viennent apporter une autre couleur à ces paysages sans âme.
L’alchimiste a toutefois placé ici un message d’espoir, peut-être pour faire passer une pilule plutôt amère.
Plus loin, le chemin va descendre doucement pour traverser le gros ruisseau du Lech, là où il retrouve la route goudronnée.
Peu après, la route passe près du hameau de Lamothe, où l’eau coule avec discrétion.
Plus loin, on repart de plus belle dans le maïs. Devant vous se dresse la colline de Castillon, où on voit pointer le clocher de l’église.

Rares sont ici sur le chemin les signes du patrimoine de jadis. Heureusement, il y a parfois de belles exceptions.

 

A l’approche de Castillon, la pente se fait plus rude. Vous constaterez sans doute, au cours des étapes, que c’est dans ce genre de raidillons, que s’affirment les baroudeurs du chemin de Compostelle. Vous sentez leur souffle dans le dos ou le bruit de leurs bâtons sur le macadam. Ils vous dépassent en disant simplement bonjour, puis filent comme le vent. Ultreia! Vous n’avez pas si tôt pris votre photo, qu’ils ont déjà disparu.

Essayez de les rattraper….

Attendez que la vidéo se charge.

Section 2 : En passant par la belle église de Caubin.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : quelques pentes un peu plus marquées.

Au sommet de la côte, la route gagne le village de Castillon.
La route traverse un village paysan aux maisons peu opulentes, en grande simplicité.

Peu après, le GR65 quitte la route départementale pour s’engager dans une petite route qui descend au bas du village jusqu’à trouver un chemin de terre.

C’est un large chemin qui descend entre cultures de maïs et de tournesol, le long du sous-bois où dominent les chênes. La descente est brève, mais à près de 20% de pente.

Au bas de la colline, le GR65 retrouve le goudron de la départementale et va traverser d’abord un affluent de l’Aubin.

Un peu plus loin, il traverse les eaux troubles de la petite rivière elle-même, que l’on devine à peine derrière les fougères et les feuillages.

Et la route défile toujours, implacable, d’un champ de maïs à un champ de tournesols. Devant vous apparaissent les premières maisons de Arthez-de-Béarn, au sommet de la colline.

Plus loin, la route monte sur la crête vers Carrère. La pente se fait progressive, et s’amplifie à mesure que l’on monte. C’est ce genre d’épreuve que les pèlerins harassés affectionnent tant en fin de journée, surtout ceux qui ont fait l’étape d’Arzaq-Arraziguet à Arthez-de-Béarn en une fois.

Ici les maïs ont fondu et les belles Blanches d’Aquitaine se prélassent dans les prés.

A Carrère, la route rejoint une sorte de court petit plateau. Mais la montée n’est pas terminée, jusqu’à apercevoir au-dessus la chapelle de Caubin. Plus haut, le GR65 rejoint une plus grande route qui passe près de la chapelle.

La Chapelle de Caubin, avec son mur fronton, appartenait à un hôpital de la Commanderie très prospère des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. Il n’en restait qu’une chapelle délabrée qui fut restaurée en 1966. On sauva du Moyen-Âge un gisant représentant un chevalier en côte de mailles. La chapelle, sobre et lumineuse, est cependant inscrite au registre des Monuments Historiques.

Face à la chapelle, de l’autre côté de la route, le curé d’Arthez fit ériger un oratoire pour remercier la Vierge d’avoir épargné les prisonniers de la commune durant la guerre 39-45. Le monument est fait de galets du gave reliés par du mortier.

 

Plus haut, la route monte encore un peu depuis la chapelle pour vous trouver à l’entrée de Arthez-de-Béarn.

Section 3 : Sur le haut plateau de Arthez-de-Béarn.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Vous croyez être arrivé, détrompez-vous. Il vous faudra marcher nettement plus d’un kilomètre pour arriver au centre du bourg. Si vous devez aller faire vos emplettes à pied à l’autre extrémité de la cité, imaginez le plaisir journalier!

La route traverse le village de part en part pour arriver au centre du bourg.

Perchée comme une citadelle (il ne reste que des lambeaux de remparts) au-dessus de la plaine du gave de Pau, la cité compte moins de 2’000 habitants. On dit ici que c’est une cité dortoir pour les gens qui travaillent à Pau ou à Orthez. On trouve à se restaurer et à se loger, même si les logements se comptent sur les doigts d’une seule main. La mairie est très riante ici, et la plupart des pèlerins passe la nuit au gîte communal.

L’église est assez massive au milieu du bourg, à côté du monument aux morts.

Le GR65 transite un peu dans le centre du bourg.

Pour sortir du bourg, c’est encore plus long que pour y arriver. Comptez bien deux kilomètres le long des villas des deux côtés de la route. La route monte en pente assez douce et régulière.

On retrouve parfois les galets roulés dans la masse, que l’on a rencontrés si souvent dans le centre de la France.

Plus haut, à un carrefour, une croix de pierre vous fait croire que vous allez quitter le village.

Mais il n’en est rien. A la sortie du bourg interminable, on trouve des lotissements plus récents, avec ici et là un mur en galets roulés.

Cependant, il arrive toujours un temps où les villages se terminent et s’estompent.

Alors la route s’achève pour faire place à un large chemin de terre qui s’en va à l’orée de la forêt, près d’une place de pique-nique.

Ici le parcours est comme une large avenue de gravier qui se balade entre le bois et les prés. Il y a moins de maïs ici. C’est si large qu’on l’appelle “la Route Impériale”.

Section 4 : Sur le haut plateau avant la descente vers le Gave de Pau.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté, si ce n’est une descente raide après Lasserre.

Le chemin traverse bientôt des prés.

Profitez de la terre battue, car vous avez passé une grande partie de la journée sur le goudron, et cela va bientôt continuer. Le chemin va continuer à onduler en douceur, en pente très légère, alternativement dans le sous-bois de feuillus ou dans les clairières.

Peu après, il transite près de l’ancienne décharge, aujourd’hui désaffectée et que l’on revitalise.

La décharge était très étendue et le chemin court assez longuement le long du treillis de protection.

La route est souvent assez caillouteuse sur la terre ocre. La forêt n’est jamais dense, au milieu des buissons, des frênes, des châtaigniers, des érables et de petits chênes rabougris. Les Français ne manqueront jamais de chênes, même s’ils les utilisent qu’avec parcimonie. Nous n’avons croisé sur le Chemin de Compostelle que de rares grandes exploitations de bois.

Plus loin, le sous-bois se fait un peu plus compact et la taille des arbres augmente un peu.

Peu après, le chemin, devenu moins caillouteux passe près de la ligne à haute tension. Il y a aussi quelques chênes verts sur le chemin.

Tout près, une cabane en bois et une place de pique-nique attendent le marcheur.

Au bout du sous-bois, le chemin rejoint une route godronnée au lieudit Lasserre.

Il quitte alors la Route Impériale pour la Route de l’Église, à angle droit.

Puis la route se fait très pentue dans ce qu’il reste du sous-bois.

La route descend vers Mirabel dans la plaine. Le regard plonge avec délice sur une large plaine où coule le gave du Pau.

Changeons un peu d’époque. Aujourd’hui, les maïs et les tournesols fatigués se perdent dans les brumes d’un automne naissant. Dans l’horizon lointain se découpent les Pyrénées.

La pente est raide, très raide, mais c’est si beau ici qu’on ne prête pas attention à ses genoux qui craquent.

Plus bas, du côté de Mirabel, l’énorme champ de tournesols, dont on sait mesurer le nombre de dizaines d’hectares, cède sa place au maïs, qui fait de véritables haies d’honneur au bord de la route. Vive le maïs, presque beau, du moins plus élégant, au soleil levant!

Après ce parcours à soleil rasant, reprenons notre route à Mirabel sous un ciel plus chargé.

Plus loin, la route défile dans la plaine au milieu des maïs et des champs en jachère en direction de Marquittou.

C’est une région relativement peuplée ici, ce qui nous change de l’ordinaire. Du côté de Marquittou, les petites villas et les anciennes demeures, sans doute habitées en grande partie par les paysans, s’échelonnent tout au long de la route. Nous sommes à deux pas de l’autoroute et de nombreuses personnes qui travaillent dans le bassin de Pau habitent sans doute aussi ici.

Section 5 : Sur la plaine du Gave de Pau.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La route traverse assez longuement la campagne le long des maisons de Marquittou qui se dispersent peu à peu.

Encore quelques petites poignées de maisons au bord de la route, et le GR65 se rapproche doucement d’ Argagnon sur la route. Ici une route de traverse va vers Argagnon, car le GR65 n’y va pas. Pourtant, de nombreux pèlerins y vont, car on peut y loger. Il y a même une boulangerie, le bonheur, quoi !

Bientôt on voit poindre l’église d’Argagnon dans le lointain.

Peu après, le GR65 rejoint un carrefour d’où ressort la route venant d’Argagnon.

Plus loin, la route passe devant l’église Saint-Pierre rebâtie au XIXème siècle sur des vestiges remontant au XIème siècle.

La route arrive alors devant un carrefour fort complexe. Alors le GR65 se gare dans l’herbe au bord de la route. Il contourne et traverse la départementale pour s’engager vers Maslacq. Dans ces grands carrefours où les marques de la circulation se croisent sans s’adresser un mot, il est toujours très particulier de constater que sur l’entier du Chemin de Compostelle, ils sont portion congrue et le plus souvent presque déserts. Le Chemin de Compostelle en France passe très loin des villes.

Plus loin, on traverse le pont de chemin de fer de la ligne Bayonne-Toulouse. Alors vous vous dites naïvement que vous allez vous arrêter ici et peut-être reprendre le train pour rentrer chez vous. Vous rêvez, aucun train ne s’arrête ici. Vous rentrerez à pied ou par la navette. Pauvre France ! La route se dirige alors vers le gave de Pau.

Peu après, la route traverse le Gave de Pau.

Gave signifie cours d’eau dans les Pyrénées. Le Gave de Pau, qui naît dans les Hautes Pyrénées, se joint plus loin au Gave d’Oléron. Les deux gaves se joignent pour se jeter dans l’Adour, qui rejoint la mer à Bayonne. L’eau verte a des reflets bleutés. C’est depuis belle lurette la première rivière qui ne se trempe pas dans la boue épaisse. Seuls quelques bruits de moteurs, mais discrets, de l’autoroute voisine viennent parfois troubler la sérénité des lieux.

 

Mais ce n’est pas tout dans ce grand carrefour où s’affrontent à la fois tous les avantages et les misères de la civilisation humaine. En effet, peu après, la route passe au-dessus de l’autoroute A64, la Pyrénéenne, qui relie Toulouse à Bayonne. Le tour est bouclé, et le pèlerin chemine comme un étranger au milieu de ce bazar.

Il faut marcher longtemps au bord de la route pour atteindre le centre du bourg de Maslacq, le long de maisons fort conventionnelles. Rares sont les demeures qui attirent l’œil.

Au bout de la route, vous atteignez Maslacq, où pas grand chose se passe. Jadis, il y avait ici un hôtel, qui a fermé ces portes. Mais on trouve à se loger et à se restaurer dans le bourg (1’000 habitants). Les pèlerins, qui vont en un jour de Arthez-de-Béarn à Navarrenx font ici leur première pause.

Logements

 

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 18: De Lascabannes à Lauzerte
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