11b: Conques à Livinhac-le-Haut/GR6

Un peu moins de goudron, merci

 

DIDIER HEUMANN, MILENA DALLA PIAZZA, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-conques-a-livinhac-le-haut-par-le-gr6-30063941

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en France. Via Podiensis: Du Puy-en-Velay à Cahors

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez sur la page de l’étape 11a.

Dans la région, depuis L’Aubrac, le GR6 et le GR65 avancent de concert et le Chemin de Compostelle passe une fois sur l’un, une autre fois sur l’autre, et souvent ils sont les mêmes. Où passe le GR6 en fait ? C’est un chemin de grande randonnée qui traverse la France du Sud de Bordeaux vers Nîmes. En ce qui nous concerne, il passe à Espalion, Estaing, Conques, Decazeville et Figeac. Vous avez donc marché sur ce chemin sans le savoir en croyant que ce n’était que le GR65. Évidemment, si vous avez évité Golinhac précédemment, en passant par Campuac, vous aurez suivi le GR6. Mais depuis Champagnac jusqu’à Conques, le GR65 était aussi le GR6.

 

Mais depuis Conques vers Figeac, c’est une nouvelle pomme de discorde. Les deux GR sont communs jusqu’à la bifurcation pour Noailhac. Et voici la nouvelle donne. Il y a peu d’années encore, le Chemin de Compostelle suivait alors depuis la bifurcation la voie de la forêt qui était le GR65. La variante par la route vers Noailhac était le GR6. Aujourd’hui, les deux GR ont juste été inversés. Pour qui ? Pourquoi ? Il y a sans doute beaucoup de politique locale là dessous. Mais, ce n’est pas notre problème. Nous avons longuement parlé par hasard avec une dame qui gère les tracés dans la région de Figeac, de la difficulté de planifier et de modifier certains tracés. Elle n’arrive pas chez elle à modifier un tracé de route pour le faire passer par un chemin dans la forêt. Alors ici, comment a-t-on opéré pour faire passer par la route un tracé qui originellement était grandement sur des chemins forestiers ? Poser la question, c’est ne pas pouvoir y répondre. En fait, cela ne change rien à la donne. On peut prendre le GR que l’on désire. Oui, mais les pèlerins qui ne sont pas bien renseignés, pour la très grande majorité, iront à coup sûr sur le GR65, puisque tous les guides et Internet le leur disent de faire. Et ils arriveront peut-être le soir à Livinhac en disant à la ronde qu’ils se sont “mortellement ennuyés” sur la route de Noailhac. Pour nous, il n’y a pas photo. Il est mieux de suivre le GR6. Alors, voici le parcours, si on suit le nouveau GR6.

Difficulté du parcours : Les dénivelés aujourd’hui sont très importants (+875 mètres/-924 mètres). On l’a déjà dit pour le GR65, l’étape d’aujourd’hui est pénible, surtout dans sa première partie. Il faut sortir du vallon de Conques pour gagner le bassin de Decazeville, avec plus de 300 mètres de dénivellation. A partir de la bifurcation de Noailhac, sur le GR6, l’essentiel du parcours se résume à un grand gymkhana de montagnes russes, surtout près du ruisseau de la Brousse. Le chemin monte et descend dans tous les vallons de la colline, jusqu’à rejoindre la buvette de Fonteilles et le GR65. La suite, vous la connaissez en lisant l’étape du GR65.

Dans cette étape, vous franchirez la même distance sur le goudron que sur les chemins. Il y a moins de routes qui si vous suivez le GR65 :

  • Goudron : 13.5 km
  • Chemins : 12.8 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur la Via Podiensis. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Une sévère montée en passant par la belle chapelle de Ste Foy.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours difficile, avec des pentes sévères et des dénivelés importants, en montée comme en descente.

La première partie de l’étape est commune jusqu’à a bifurcation des deux GR bien au-dessus de la Chapelle de Ste Foy.

Pour cette partie, reportez-vous l’étape 11a.

Contrairement au GR65, qui part sur la route, le GR6 a l’avantage de ne pas transiter des kilomètres sur le goudron. Il préfère les sous-bois, aime à descendre, plonger dans les ruisseaux, puis à remonter sur le flanc des collines. Ceci est vrai jusqu’au moment où les deux GR se rejoignent près de Fonteilles. Par la suite, c’est moins drôle, vous le savez après avoir consulté l’étape en suivant le GR65.

Autrefois quand vous arriviez la bifurcation, il y avait un grand panneau indiquant la direction du GR65 vers Prayssac. Le chemin vers Nohailhac, en fait le GR6 de jadis, était indiqué comme variante du GR65.

Quand nous sommes passés par ici, une de ces dernières fois, c’était l’automne, et les châtaigniers, très nombreux dans ces forêts, étaient couverts de fruits. C’était aussi un de ces beaux jours d’automne, où la brume se traîne dans les champs et la forêt. Au début, le chemin monte le long des haies épaisses.
Le chemin monte, dans les genêts et les fougères pour traverser une petite route goudronnée.

La région est sillonnée de petites routes asphaltées qui conduisent soit à des hameaux soit à des fermes isolées. Les vaches, dans la région sont souvent encore de la race d’Aubrac, mais rapidement d’autres races vont apparaître.

Un large chemin de terre descend alors dans la campagne. A l’horizon, se profilent de petits hameaux, parfois embués de brume comme aujourd’hui. Mais le pèlerin comprend vite que pour y arriver, il faudra d’abord franchir le vallon. Le chemin va y descendre, c’est sûr. Il en est toujours ainsi sur le Chemin de Compostelle. D’autant plus que le chemin paraît accueillant et que l’automne offre les paysages les plus chauds que la nature sait créer pour nous.
Assez rapidement, le chemin gagne la forêt. Pendant des kilomètres, le chemin va suivre le flanc du coteau, suivre fidèlement tous les petits détours tortueux que fait le vallon, autour du ruisseau de Moulidiès.
Le chemin se balade le plus souvent dans l’herbe, en descente légère, mais aussi parfois en montée, dans de grandes tranchées. En fonction de la lumière, le jour éclate sur les arbres, ou au contraire, la nuit gagne dans les fourrés plus compacts. Quand vous passerez par ici, vous aurez une pensée pour vos camarades qui montent la route vers Nohailhac.
Au milieu des hêtres, des châtaigniers, des chênes et des bouleaux, les talus resplendissent des teintes violines et vertes des bruyères et des fougères.

Section 2 : Montagnes russes prononcées, d’un ruisseau à l’autre.


Aperçu général des difficultés du parcours : les montagnes russes sont prononcées, mais, il y a un parcours plat au milieu pour se reposer.

Peu après, le chemin sort du bois, et une belle rampe vous conduit sur la route au-dessus.

En vous retournant, votre regard retrouve les méandres du sous-bois que vous venez de traverser, près du ruisseau de Moulidiès. Sur les hauts, ce sont les plateaux de Nohaihac.

Le GR6 s’en va alors à plat sur la petite route. Tout autour, ce ne sont que des prairies, avec parfois de rares champs en labour d’où émerge la terre ocre. La région n’est pas une région de cultures, mais avant tout une région d’élevage.
Peu après, le GR6 prend la direction des Clémenties.
Sur la route, un petit élevage de limousines. Il n’y a aucune raison que l’on ne retrouve que des Aubrac jusqu’au bout de la France, non ?
En progressant le long de la route vers le village, à votre gauche le regard plonge sur les fourrés épais où vous allez descendre peu après. Sur votre droite, c’est plutôt une sorte de plateau, où ondulent de petites collines avec quelques maigres champs de céréales dispersées au milieu des prés.
Le GR6 gagne alors le hameau. Les Clémenties, ce sont trois à quatre maisons sur la route, certaines faites de vrais moellons de grès et de calcaire. Le panneau à l’entrée du hameau incite les automobilistes à ralentir. Est-ce parce que la circulation est dense? Ici, vous ne croiserez pour ainsi dire aucune automobile.
Peu après la sortie du hameau, le GR6 s’engage aussitôt dans un chemin de terre qui descend dans les sous-bois.
Au début, c’est un large chemin peu caillouteux qui descend en rase campagne sous les chênes et les frênes. La pente est assez douce.
Puis à l’approche de la forêt, les pierres s’amoncellent sur le chemin, et la pente augmente en conséquence. Le chemin descend tout de même de près de cent mètres de dénivelé avant de rejoindre les Béfrénies.

Tout autour, les forêts sont denses, compactes. Des milliers de châtaigniers, chétifs pour la plupart essaient de se faire une place au milieu des chênes.

Au bas de la descente, le hameau des Béfrénies est tout aussi dépeuplé que le précédent. Dans la région, ce ne sont plus les maisons en pierres massives de la Margeride ou de l’Aubrac. Les demeures sont plus simples, le plus souvent construites de blocs de grès ou de calcaire jointoyées par du mortier ou de la chaux. Mais elles restent magnifiques dans leur simplicité.
Une route remonte du hameau sur le flanc de la colline. Si les chênes et les châtaigniers restent majoritaires, quelques frênes et de rares érables pointent leur nez de temps à autre. Les arbres dominants forment parfois des bouquets denses, que l’on devine presque infranchissables.
La pente n’est jamais très sévère, à moins de 10%, pour atteindre le hameau de Eyniès.
Eyniès est un vrai bijou, un remarquable village de maisons de pierre, que l’on dirait toutes jumelles. Bien sûr, dans ces contrées reculées, tout paraît désert, mais cela ne gâte en rien le charme qui exhale de ce site.

Section 3 : Un grand gymkhana dans les méandres du ruisseau de la Brousse.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours difficile dans les méandres du ruisseau de la Brousse puis tout devient fort raisonnable près de Prayssac.

Depuis Eyniès, un grand gymkhana se profile, avec d’importantes montagnes russes, où il faudra affronter tous les méandres du vallon. En haut, en bas, voici le programme proposé. Au départ, un large chemin de terre descend franchement vers le ruisseau de la Brousse.

Comme si vous y étiez…

Attendez que la vidéo se charge.

La pente est raide, souvent extrême, mais les cailloux ne sont pas très abondants. Le sous-bois n’est pas toujours compact, et on aperçoit ci et là quelques clairières.
Au bas de la descente, où la lumière ne pénètre guère, le sol se fait argileux, spongieux, voire boueux. La Brousse n’est qu’un petit ruisseau par temps sec, que l’on traverse à gué dans la végétation luxuriante.
Un sentier étroit remonte en forte déclivité de l’autre côté du ruisseau dans les bouquets de châtaigniers rabougris.

Le sentier étroit remonte jusqu’à une barrière, posée là pour dire qu’il vaut mieux de ne pas s’aventurer plus loin dans un sous-bois où on peut se perdre. C’est en tout cas le signal que le chemin va redescendre vers le ruisseau de la Brousse.

D’ici le chemin va redescendre vers un autre embranchement du ruisseau de la Brousse.

Tout ici est sauvagerie intense, la nature brute dans tous ses états. Vous vous demandez presque ce que vous êtes venu faire dans cet espace inviolé.

Alors, le chemin remonte sèchement, sitôt le ruisseau à nouveau franchi, sur les cailloux anguleux, au milieu de la boue et des feuilles qui jonchent le sol…

Attendez que la vidéo se charge.

La pente est sévère reste sévère jusqu’à la sortie de la forêt, jusqu’à apercevoir au-dessus des chênes et des herbes folles du sous-bois la campagne de Prayssac.
Le chemin sort alors progressivement des bois, retrouve la lumière qui caresse les prairies, les vaches dans les prés. A l’horizon, se découpent les collines qui dominent Decazeville.
Le chemin rejoint une petite route qui mène à Prayssac près d’une croix de pierre.
Peu après, un panneau annonce Prayssac en contrebas d’une petite route goudronnée que le GR6 rejoint. Le GR6 la traverse et descend sur le goudron vers le hameau.

Le panneau au bord du chemin et de la petite route goudronnée n’annonce pas un grand village. Cependant les maisons sont charmantes, entourées de petits prés tirés au cordeau. Dieu que ces petits hameaux sont beaux quand ils sont perdus dans les prés au milieu des feuillages.

Un amour d’alcôve vous sert de l’eau fraîche au milieu du village.

Nous ne sommes pas retournés à Prayssac depuis que l’on a emberlificoté les GR dans la région. Dès lors, nous ne pouvons vous certifier si le petit café est toujours présent. Forcément, le nombre de pèlerins a fondu ici. Jadis, un délicieux personnage, amoureux du chemin de Compostelle, tenait dans l’ancien four communal un petit café où on pouvait se restaurer. Cet établissement était un établissement dit donativo, où les prix sont laissés à l’appréciation du consommateur. Jean-Luc, le tenancier, qui retenait votre prénom même s’il y avait plusieurs pèlerins attablés chez lui, prenait congé, martelant votre prénom en entonnant le célèbre Ultreïa E suseia, le plus célèbre des chants de pèlerin. Cela peut se traduire par “aller plus loin, aller plus haut”. C’est la marque de reconnaissance des pèlerins entre eux, l’expression d’un dépassement physique et spirituel. Les Pères Prémontrés de Conques ont fait de ce refrain un air presque populaire.
De Prayssac, un large chemin de terre et d’herbe descend pour traverser le ruisseau du Moulinet.
C’est assez humide ici.

Section 4 : Le GR6 rejoint le GR65 pour descendre sur Decazeville.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté, avec parfois quelques pentes courtes un peu plus prononcées.

 

Après le ruisseau du Moulinet, le GR6 remonte sur un large chemin de terre à travers les sous-bois.
Rapidement, le chemin passe à Roumégoux, une poignée de belles maisons de pierre au bord du bois.
Une petite route monte alors dans les prés…

… pour rejoindre un peu plus haut, la petite route départementale qui vient de Noailhac, appelée ici pour les pèlerins, le Chemin des Crêtes. Si vous suivez cette route sur la droite, vous arriverez à Livinhac-le-Haut en suivant la crête. Il faut faire une centaine de mètres en arrière sur la route pour trouver le point de jonction des deux GR. Un bon conseil: prenez à droite par le Chemin des Crêtes. Cela vous permettra d’éviter le parcours assez inutile de Decazeville. A partir d’ici, le GR6 est commun au GR65.

A partir d’ici, GR65 et GR6 sont communs. Pour cette partie, reportez-vous l’étape 11a…

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 12: De Livinhac-Le-Haut à Figeac
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